Paradis

L'entrée est interdite aux voitures de transport, aux bêtes de somme ou de trait, ainsi qu'aux troupeaux.
Les chiens doivent être tenus en laisse, ceux trouvés errant et non réclamés seront abattus.
Il est défendu de se baigner dans les différentes pièces d'eau, de se promener en bateau sans autorisation, d'y laver du linge et d'en étendre sur les clôtures.
— Arrêté préfectoral du 8 mai 1859 — Parc de la Tête d'Or



La Tête d'Or, un parc urbain parmi tant d'autres, ancré dans l'histoire de Lyon et dans la vie de beaucoup de ses habitants. Il faut dire qu'il a ses particularités, et sa propre nature a été remarquablement orchestrée par l'homme.
Lorsqu'on franchit ses portes de fer, on se met à marcher avec entrain sur les sentiers de terre battue, à humer les divers parfums de la roseraie, on observe les animaux de l'autre côté des vitres, des clôtures et des faussés, on marche sur l'herbe constellée de rosée. Les grilles tout autour semblent nous piéger dans un temps suspendu, loin du tumulte de la ville et des odeurs de pots d'échappements. Ce sentiment semble s'intensifier d'autant plus lorsque la nuit tombe ; c'est à ce moment-là qu'il nous arrive de rester enfermés. Et nous errons dans la pénombre, nous frayant un chemin entre les troncs d'arbres séculaires et nos souvenirs d'enfance, sous le regard impavide des statues blanches, figées dans la lumière artificielle de quelques lampadaires pourtant invisibles.